COP 21: qu'est-ce qu'on en retient?
Publié le 02 mai 2023 - Trucs et astuces
Beaucoup de choses ont été dites avant, pendant et après la Conférence de Paris sur le Climat qui s’est tenue du 30 novembre au 11 décembre dernier. Mais, concrètement, à quoi ce texte va-t-il servir ? Décryptage.
Il y a six semaines, les 195 pays membres de la Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique et la Commission Européenne ont rédigé une convention cadre plus connue sous le nom d’Accord de Paris. Elaboré au long des quinze jours de discussions de la COP 21, ce texte fait suite au protocole de Kyoto, signé en 1997 - mais seulement entré en vigueur en 2005 - qui prévoyait une réduction de 5% des gaz à effet de serre en 2012 par rapport à 1990. Sans ratification des Etats-Unis et dépourvu de cadre contraignant, ce dernier n’a jamais eu les effets escomptés et les émissions ont augmenté de 34% sur la période visée.
Pas plus de 2° (et 1,5° si possible)
L’Accord de Paris adopte un nouvel angle : plutôt que de s’intéresser aux coupables (les émissions), le regard se porte désormais sur les victimes, à savoir les températures enregistrées à la surface du globe. Mais le cap n’est pas moins ambitieux : il s’agit de maintenir le réchauffement global de la planète sous les 2° C – et si possible sous la barre de 1,5°C - d’ici à 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, sachant que la hausse de la température enregistrée entre la fin du XIXe siècle et octobre 2014 approche déjà 1° et que dans l’un de ses rapports, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que, si rien n’est fait, la hausse du thermomètre mondial pourrait être de 3,7°C voire de 4,8°C à l’horizon 2100…
Scenario catastrophe
Alors pourquoi ce plafond de 2 degrés ? Tout simplement parce qu’un réchauffement plus intense entraînerait de lourdes conséquences : fonte des glaces, élévation du niveau de la mer – avec la disparition pure et simple d’îles habitées – augmentation des précipitations, sans parler de l’acidification des océans, qui menace directement la biodiversité marine.
Un appel à la solidarité climatique
Pour rester sous le cap des 2°C, les participants de la COP 21 misent sur les contributions volontaires des Etats membres qui devront « mettre en œuvre tous les efforts possibles pour atteindre les objectifs ». La question du financement de ces programmes nationaux était bien entendu au cœur des débats, car la lutte contre le changement climatique et ses effets coûte cher, en particulier pour les pays en développement. Sur ce plan l’Accord de Paris mise sur l’équité internationale et prévoit que 100 milliards de dollars (en prêts et en dons) devront chaque année être consacrés au financement de projets permettant aux pays pauvres de s’adapter au dérèglement climatique ou de faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre.
Prochaines étapes
Même s’il a été émis en décembre, l’Accord de Paris n’est pas encore entré en vigueur. Nous devrons pour cela attendre la cérémonie de « signature » officielle, prévue le 22 avril, qui sonnera le départ de la course aux ratifications. Car pour que le nouveau texte existe réellement il faudra qu’il soit ratifié par 55 pays représentant 55% des émissions. Si tout va bien, le rendez-vous suivant est prévu en 2018 avec une première rencontre entre Etats pour évaluer les progrès réalisés, avant un premier bilan détaillé en 2023…